Les travaux récents d’Isabelle Hayeur se situent dans la perspective d’une critique écologique et urbanistique. Ayant vécu dans une banlieue pendant une vingtaine d’années, elle a été confrontée au spectacle de l’urbanisation étalée et aux nombreuses disparitions qui l’accompagnent. Son approche est liée à cette expérience et se nourrit des discours entourant la question environnementale ainsi que des problématiques d’aménagement du territoire. Elle s’intéresse particulièrement aux sentiments d’aliénation, de déracinement et de dislocation. Dans le cadre de cette publication au Centre Sagamie, l’artiste présente les œuvres de la série Maisons Modèles (2004 - 2007). Ces images ont été fabriquées à partir de photographies de maisons de banlieue et de maisons témoins. Le corpus se présente comme une enquête sur les banlieues d’aujourd’hui mais se veut aussi un portrait de société. L’artiste a photographié diverses habitations chez un manufacturier de maisons préfabriquées et dans les nouveaux développements domiciliaires de la périphérie montréalaise. Par infographie, elles ont ensuite été métamorphosées, puis relocalisées dans de nouveaux contextes. Chacun de ces nouveaux modèles développe un aspect différent des relations de nos sociétés à leurs territoires et devient ainsi un témoin de notre occupation actuelle du monde.
Maisons modèles
Isabelle Hayeur
Isabelle Hayeur est née à Montréal en 1969. Elle a fait ses études à l’Université du Québec à Montréal, obtenant un baccalauréat en arts plastiques en 1996, puis une maîtrise en arts plastiques en 2002. Depuis la fin des années 90, elle se consacre aux arts visuels à temps plein. Artiste de l’image, elle est connue principalement pour ses montages numériques grand format, mais a aussi réalisé plusieurs installations in situ, des œuvres d’art public, des vidéos et quelques œuvres d’art internet. Son travail a été présenté au Massachusetts Museum of Contemporary Art (MassMoca), au Museum of Contemporary Photography (Chicago), au Casino Luxembourg forum d’art contemporain (Luxembourg), au Neuer Berliner Kuntsverein (Berlin), à la Southern Alberta Art Gallery (Lethbridge), à Oakville Galleries (Ontario), à Agnes Etherington Art Center (Kingston), au Prefix Institute of Contemporary Art (Toronto), à VOX image contemporaine (Montréal) et aux Rencontres de la photographie à Arles (France). Elle a participé à La Triennale québécoise du Musée d’art contemporain de Montréal en 2008. Elle est représentée par la Galerie Pierre-François Ouellette de Montréal.