Entre l’idée et le livre publié, deux années se sont écoulées. Je voulais modifier mon rapport à l’image, à la séduction, à la création. Le silence visuel auquel je me suis prêté m’a transporté dans l’image-rêve : une image qui ne montre pas, mais qui suggère au regard d’aller au-delà des lignes, pour permettre à l’imaginaire de voir autrement le réel. Je voulais aussi revenir au fondement du cinéma d’animation, soit la photographie. En effet, quand je fais un film d’animation, je prends des photos, beaucoup de photos, et le mouvement - le temps - devient possible dans la succession rapide de ces images. Mais voilà, ce mouvement dévore chacune des photos et enlève la charge qu’elles portent, pour les égarer dans l’agitation. Après toute cette errance photographique, je constate que la durée peut aussi exister dans une image fixe.
Cécité nocturne, l’être expansible
Boran Richard
Dans les dix dernières années, Boran Richard a développé une pratique artistique en cinéma d’animation et en photographie. Ses films ont été diffusés dans une soixantaine d’événements internationaux (Canada, États-Unis, Mexique, France, Angleterre, Australie, Grèce, Israël, Slovénie, Asie). Il a participé à différents événements en art visuel dont le Symposium de Baie-St-Paul en 2006. Depuis trois ans, il collabore à différents projets en théâtre et en danse à titre de vidéaste, concepteur d’éclairage et scénographe. En 2011, on a pu voir un court-métrage présenté au festival Regard sur le court-métrage, co-réalisé avec Alain Corneau, et il tourné la vidéo pour la pièce Les sens du Théâtre de la Rubrique, présentée en février. En juillet 2011, il a passé six mois dans le studio du CALQ à Montréal pour réaliser un film de danse en animation.