Cette publication fait état des recherches de l’artiste Yanik Potvin sur la pratique de la céramique. Lors d’une résidence qui a eu lieu au centre Bang de Chicoutimi, Potvin a performé l’argile en compagnie d’autres artistes, amalgamant l’événement à la pratique de l’objet. Suite à ce projet et d’après la pratique de Yanik, un archéologue et un écrivain posent chacun leur regard historique et anthropologique autant qu’artistique et philosophique sur cette discipline ici décloisonnée. L’artiste y propose également ses écrits de recherche sur le contexte de production et le processus de transformation de l’argile comme production humaine autant qu’artistique. Il émet le désir de créer de « [...] nouveaux contours qui poseront les jalons d’une anthropologie créative. »
Extrait du texte de Paul Kawczak :
En visitant Yanik Potvin, à l’été 2021, en résidence au centre Bang de Chicoutimi, je l’ai vu ouvrir une vache d’argile et en sortir les entrailles. Il faut savoir que les deux salles dans lesquelles il travaillait n’avaient pas de fenêtre. Il travaillait dans une grotte. Le white-cube comme une grotte. Il représentait en argile les intestins d’une vache, parente du bison étripé et furieux contre l’homme, agonisant dans la scène du puits. La vache était placide, comme complice de la mort, mais ses entrailles arrêtaient le regard humain comme elles l’arrêtaient il y a des milliers d’années.