Cette publication retrace l’évolution du travail d’Oli Sorenson à travers un corpus d’œuvres numériques produites entre 2019 et 2022, inaugurant du même coup une suite d’expositions au Québec lors de la même période. Christine Blais détaille les aléas de ce parcours avec aplomb, en partant des fondements théoriques guidant la pratique de l’artiste,pour ensuite effectuer une analyse visuelle des multiples déclinaisons de sa production en atelier, où il transpose ses images numériques vers une panoplie de supports – sur papiers, toiles, vidéo, et NFT – pour mieux les diffuser.
À partir des vitrines de multiples lieux, les œuvres et manœuvres de Sorenson se démultiplient pour traiter des enjeux formels de l’abstraction géométrique, dresser des stratégies d’appropriation créative, ainsi que pour établir un récit sur les changements climatiques et questionner le système économique que sous-tend notre époque. Sorenson utilise le néologisme Anthropocène pour tisser une trame narrative qui se poursuit d’une exposition à l’autre, et nommer l’impact des activités humaines sur l’écologie de la terre. Réalisées à l’aide de couleurs extrêmement vives et de formes très simples, les œuvres affichent un style hybride, fusionnant la mise en page carrée d’Instagram avec les paysages pixélisés de Minecraft et les toiles géométriques de Peter Halley.