Andrée-Anne Carrier vit et travaille à Montréal depuis 2009. Elle est diplômée de la maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM, au cours de laquelle elle a été récipiendaire de la bourse d’études supérieures du Canada Joseph-Armand-Bombardier (CRSH-2014). Son travail de sculpture a fait l’objet de plusieurs expositions collectives, notamment à CIRCA, Matérialité (2021), à la maison des arts de Laval, Banlieue ! Ordre et désordre (2015)et chez Art Mûr, Peinture fraîche et nouvelleconstruction-11e édition (2015). Sa présence à la Foire d’art contemporain de Saint-Lambert (2016) lui a valu le prix du jury: Bourse de la FAC2016. Le résultat du travail accompli pendant sa résidence à SAGAMIE sera présenté lors d’une exposition solo à CIRCA, Montréal prévue en octobre 2022.
À travers la dérive formelle d’objets, le travail d’Andrée-Anne Carrier explore les notions de familiarité, de perception et de réalité matérielle. Sa pratique artistique devient un espace de recherche, un lieu pour interroger notre rapport à l’objet familier. Il y a dans son approche de la sculpture un minutieux travail de sabotage de la forme. Elle prend plaisir à perturber l’intégrité matérielle des choses, comme si le fait d’éprouver la substance d’un objet permettait de comprendre sa réalité et d’en révéler d’autres dimensions.
Des objets issus de la culture de masse, dont le cœur est évidé, des objets-parois ou contenants (emballages en carton ou en plastique, bibelots en céramique et vases kitchs) sont les sujets de l’expérience d’altération. Carrier aborde l’espace comme lieu de relations et de tensions entre la forme, le contour, la surface, le plein et le vide. Les relations spatiales explorées dirigent les rapports entre les choses comme contenants ou contenus. Dans l’atelier, les objets sont soumis à une pratique de déconstruction dans laquelle des détails sont déplacés, les surfaces sont troublées ou les formes sont inversées en négatif. Ces « actes de vandalisme » contribuent à ébranler les perceptions et à forcer un regard singulier sur le statut des objets dans leurs dimensions sociologique, esthétique et spatiale.