Tina Lam crée des sculptures, des installations et des performances issues d'interventions de landart, qui se veulent des méditations sur les notions d'interconnexion, d'altérité et de métamorphose. Son travail se penche sur les enchevêtrements physiques, métaphoriques et mystiques dans le continuum entre l'humain, l'au-delà de l'humain et l'inconnu.
Elle recueille des traces du corps de la planète en s’aventurant en forêt pour mouler du papier d'aluminium noir sur des rochers, des branches et des racines, les fusionnant ensuite avec des matériaux variant du papier à l'acier. Tel un travail thérapeutique sur le terrain, ses interventions de land art visent à la réconcilier avec le traumatisme que ses parents réfugiés cambodgiens-chinois ont maintenu envers la Nature.
Inspirées par sa formation scientifique, la philosophie orientale, et le Nouveau Matérialisme, ses récentes installations se caractérisent par l'hybridation du matériel, de l'haptique et du mystique. Des formes abstraites et naturelles coexistent avec des cicatrices et des émotions, amplifiant la thèse de la physicienne Karen Barad selon laquelle « la matière ressent, converse, souffre, désire, et se souvient ». Par ce lent processus du toucher, elle se met en communion avec les forces élémentaires et mystérieuses qui sculptent la planète et notre humanité.
Née à Montréal, Lam détient une maîtrise en beaux-arts de l'Université Cornell, un baccalauréat en beaux-arts de l'Université Concordia, et un doctorat en chimie de l'Université McGill. Elle a participé à de nombreuses résidences, dont Shandaken: Storm King et NARS Foundation, et exposé à Ortega Y Gasset, Jack Hanley Gallery, Le Livart et au Centre articule.
Tina Lam a été sélectionnée par L’Écart dans le cadre du projet PRÉSENCES. Elle participe à l’exposition collective Amplifier l’errance, guetter le sillon des foulées, présentée à L’Écart jusqu’au 1 juin.