Sarah F. Maloney (1987) est originaire de Port-Cartier sur la Côte-Nord. Elle a complété son Baccalauréat en Arts visuels et Psychologie à l’université Concordia en 2010 et sa maîtrise à la Glasgow School of Arts en 2014. Elle a notamment exposé au Canada, à Chypre, en Indonésie ainsi qu’au Royaume-Uni.
Interrogeant le territoire, le travail de Maloney explore divers effets de la géographie sur les communautés éloignées et nordiques, la politique et les relations internationales. C’est en s’inspirant du « discours fondateur » de la Côte-Nord, de l’histoire des travailleurs nord-côtiers et de celle de tous ces gens œuvrant dans les nombreuses industries en quête de matières premières au Nord-du-Québec qu’elle poursuit sa pratique pluridisciplinaire.
Utilisant les matériaux typiques, propres à la région ou les produits dérivés des diverses exploitations locales, ses œuvres font écho aux voix et voies industrielles qui y nichent. Sa production est issue d’échanges chaleureux avec des travailleurs, des gens de la région qui tous, inspirent et tintent ses projets d’une émotion parfois nostalgique. L’Homme y est représenté de deux façons : le chasseur, celui qui fait un avec la nature, s’y camouflant au plus creux, et, le travailleur qui lui affiche fièrement les couleurs vibrantes de ses vêtements et survêtements de sécurité tous marqués d’une visibilité fluorescente. Quant à la nature, elle est souvent présentée par des allusions, des descriptions aux formes et aux couleurs de la faune boréale. L’artiste utilise aussi certaines matières provenant des exploitations industrielles comme l’OSB et le minerai de fer.
Abordant des sujets lourds de sens, le minimalisme de l’esthétique visuelle que privilégie Maloney crée une sorte de palier, un arrêt sur image voire une réflexion sur la prospérité de l’industrie.