Matérialiser de nouvelles idées à travers la pratique part souvent d'un simple mot ou d'une image. Récemment, je suis tombée sur l'expression française « prendre de mauvais plis », qui trouve son origine dans le domaine du textile, où un rabat laisse une marque tenace. Un mauvais pli, comme une mauvaise habitude ou un mauvais virage, est difficile à effacer. Ce concept inspirera mon travail au Centre SAGAMIE.
Depuis plus d'une dizaine d'années, je façonne le papier, expérimentant le découpage, le pliage et la manipulation pour créer des œuvres murales et des sculptures. Mon objectif est maintenant de réintroduire l'imagerie dans ces pièces de papier, en utilisant des graphiques et des couleurs audacieuses qui sont en décalage avec la forme finale, un peu comme le camouflage « razzle-dazzle » utilisé sur les navires de guerre.
Cette utilisation de la tromperie jumelée au « mauvais pli » pourrait s'avérer une mauvaise idée, voire un mauvais jeu de mots en fin de compte, mais le laboratoire de production du Centre SAGAMIE est certainement l'endroit idéal pour prendre des risques dans un environnement artistique ancré dans l’exploration.
Sandra Smirle est une artiste multidisciplinaire dont le travail est axé sur des projets. Elle vit à Montréal où elle mène une pratique qui se concentre sur notre relation de plus en plus fragile avec la nature. Elle est titulaire d'une maîtrise en beaux-arts, concentration Fibres et pratiques matérielles (2015) et d'un baccalauréat en beaux-arts (1990) de l'Université Concordia, à Montréal. Son travail a été exposé à l'échelle nationale et internationale, et fait partie de collections privées et corporatives. Smirle a été présentée dans The Map as Art: Contemporary Artists Explore Cartography, publié par Princeton Architectural Press, Deviant Devices, une série de The Site Magazine, 2020, et plus récemment dans le documentaire The City Island de la réalisatrice Elizabeth Littlejohn, 2022.