Grandement influencée par la création musicale, le DJing et ses modes de diffusion en réseaux, la pratique de Sorenson se définit comme un « art du remix », où il remet en question les enjeux d’originalité et d’authenticité, à l’ère de la surabondance d’information numérique. Il réactualise le langage visuel d'artistes de réputation internationale pour rediriger leurs iconographies vers de nouveaux thèmes et matériaux. Ainsi en privilégiant des actes de citation et de partage, les œuvres de Sorenson accueillent un éventail plus large de gestes créateurs, et un vocabulaire plastique plus inclusif que celui engendré par une production solitaire en atelier, pour notamment déstabiliser l’idée que l’art se crée en vase clos. Pour la série L'Anthropocène de Halley, l’artiste travaille dans le style des peintures géométriques de Peter Halley afin de produire un grand nombre d’images, transposées en peintures, en impressions et en animations numériques. Les œuvres évoqueront les infrastructures modulaires des sociétés post-industrielles, du matériau informatique aux cubicules de bureaux et des systèmes d’agriculture intensive, toutes des structures qui s’accumulent pour occuper une étendue toujours plus vaste de la terre, au point d’y causer de réelles répercussions écologiques et géologiques.
Oli Sorenson fut initialement reconnu à Londres, où il a contribué à plusieurs évènements artistiques à l’Institute of Contemporary Art (2003-06), à Tate Britain (2006) ainsi qu’au British Film Institute (2008-10). Il a établi un profil international avec ses interventions au ZKM (Karlsruhe, 2002), à ISEA (Helsinki, 2004), puis aux festivals Mapping (Genève, 2009) et Sonica (Ljubljana, 2012). Depuis qu’il s’est installé à Montréal en 2010, Sorenson a diffusé son travail à Power Plant (Toronto, 2014), FILE (Sao Paulo, 2015), Monitoring (Kassel, 2017), Art Mûr (Berlin, 2018) et Elektra (Montréal, 2019).