Scrutant à la loupe les modalités du regard, je me penche sur l’inerte pour l’animer. Dans un esprit de bricolage, avec une économie de moyens, je suscite l’intrigue par l’usage de matériaux pauvres et par des jeux d’échelle. La lumière comme source d’image et matière tangible à manipuler et la présence manifeste du corps à l’œuvre constituent deux axes de recherche de cette pratique. Celle-ci se concrétise tant sous forme de créations individuelles — comme la photographie, la vidéo, l’installation et l’art public — que collectives. Mes projets de collaboration génèrent des espaces sensibles entre les disciplines. J’y sonde les possibles effets et affects de l’image performée en résonance avec les corps, la musique et les voix en mouvement.
Depuis vingt ans, les œuvres de Manon De Pauw ont été exposées entre autres au Musée d’art contemporain de Montréal, au Musée national des beaux-arts du Québec, à la Galerie de l’UQAM, au Centro Nacional de las Artes à Mexico, à l’Art Gallery of Nova Scotia et au Centre culturel canadien à Paris et diffusées dans des festivals tels que le FIFA, le RVQC et le FIMAV. Elle compte à son actif de nombreuses collaborations, notamment avec la chorégraphe Danièle Desnoyers, la compositrice et musicienne et Joane Hétu, le dramaturge Denis Lavalou et le poète Marc André Brouillette. Elle a créé, avec le chorégraphe Pierre-Marc Ouellette, les performances La matière ordinaire (Usine C, 2014), Cocons somatiques (Agora de la danse, 2017) et Danses kaléidoscopiques (VOX et Théâtre Gilles-Vigneault, 2022). Vivant à Montréal, Manon De Pauw est professeure à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM où elle a cofondé le Labo lumière [créations + recherches interdisciplinaires].