Par « abriter un temps propice à n’importe quoi », j’insinue que je laisse la porte ouverte pour chauffer le dehors. En atelier, c'est me laisser emporter par ce qui me distrait de la « chose principale » au moment où l’attention glisse et dérape vers une sérieuse lubie, puis la fixer dans une matière. En performance, c'est de ne pas manquer cette occasion de travestir les théories de l'art action et de les interpréter à dos de motoneige ou à talon haut. Dans ces petits spectacles absurdes qui naissent en me vidant les poches, je fais du pouce sur les idées qui m'emballent, sans exclure les figures canoniques qui m’imprègnent. C'est envisager ma démarche comme une opportunité de m’enfarger, tout en jouant une partie de jambette, en l'air ! Bref, c’est un cadeau que j'offre à tous cieux et ciels qui apprécient l'expérience d'infiltrer un rêve homoérotique à sa juste valeur.
François Rioux est un artiste multidisciplinaire qui œuvre principalement en sculpture et en performance. Il s’implique régulièrement dans l’organisation d'événements artistiques comme travailleur culturel indépendant en communication. Il crée des œuvres performatives in situ qui impliquent à l’occasion une intervention sculpturale et installative dans l’espace ou sa participation corporelle directe. En 2015, il crée le Centre d’interprétation du vent, une œuvre in situ en plein cœur du centre-ville de Baie-Comeau, où le public était invité à interpréter le courant d’air de leur choix grâce à un formulaire d'automédiation. Depuis ses études en arts visuels et médiatiques et en communications dans les médias, il joue avec le contexte et l’utilise pour susciter une réflexion sur des aspects parfois cachés de notre environnement, et pour éveiller la conscience et l’attention sur les lieux que nous partageons. Comme ses œuvres se développent souvent dans des lieux non dédiés à l’art, les traces durables de ses œuvres se matérialisent souvent en photographie.