Les recherches de Carl Trahan portent sur les liens historiques entre politique, philosophie, littérature et arts visuels, ainsi que sur leur résonance dans le contemporain. Entre 2017 et 2019, il élabore Das Gleitende — 1, 2 et 3, une trilogie d’expositions qui aborde les crises engendrées par la modernité et qui évoque l’érosion du sacré ainsi que le sentiment d'éclatement et de vide qui s’installe peu à peu en Occident au XIXe siècle, de même que l’angoisse qu’inspire dès lors le spectre de la décadence et du chaos. Avec le corpus La nuit est aussi un soleil, l'artiste examine par la suite l'influence des mouvements spirituels et occultes dans l'émergence de l'art abstrait autour de 1900, une forme d'art dont la pratique était alors motivée par un désir de régénérescence. Dans la continuité de ce travail, ses recherches actuelles abordent la négation de même que la conception d'un monde-sans-nous; un monde spéculatif, spectral, impersonnel et horrifiant dans lequel l'humain se serait éteint; un monde qu’il est aujourd'hui plus que jamais possible d’imaginer.
Carl Trahan a exposé son travail notamment au Musée national des beaux-arts du Québec — qui lui décernait son prix en art actuel en 2016, au Musée d'art contemporain des Laurentides et au Musée d'art de Joliette. Ses œuvres se retrouvent dans les collections du MNBAQ, du MAJ, du Musée d’art contemporain de Montréal et de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Il est représenté par la galerie Nicolas Robert.